Alzheimer & droits de l’Homme. Quelles valeurs, quels engagements dans l’accompagnement et le soin ?

Captation de la matinée "Alzheimer & droits de l’Homme. Quelles valeurs, quels engagements dans l’accompagnement et le soin ?" organisée le 10 décembre 2018 à l’Hôpital Européen Georges Pompidou;

Publié le : 03 Janvier 2019

Détails de l'évènement

Approfondir notre approche éthique de la maladie d’Alzheimer en reprenant les principes que nous inspire la Déclaration universelle des droits de l’Homme s’impose dans le contexte actuel.
 
Les personnes qui développent, en vieillissant, des troubles cognitifs courent un risque accru de voir leurs droits élémentaires bafoués : l’on sait que les personnes âgées en difficulté cognitive sont particulièrement vulnérables à la stigmatisation, à la maltraitance, aux restrictions abusives de liberté et à l’exclusion de la vie sociale. Mais aborder le vieillissement cognitif sous l’angle des droits de l’Homme ne doit pas seulement nous conduire – négativement – à nous pencher sur les privations ou les dénis de droit dont peuvent faire l’objet les personnes âgées vulnérabilisées du fait d’altérations cognitives. Cela doit aussi nous amener à nous demander si le cadre de référence que constituent les droits de l’Homme ne pourrait pas servir – plus positivement – à définir un projet ou une ambition ; s’il ne pourrait pas nous aider à penser ce que serait une véritable prise en compte par la société des citoyens vieillissants en situation de handicap cognitif.
 

Défendre qu’il faut aborder la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées avec le prisme des droits de l’Homme, ce n’est en aucune façon plaider pour une « judiciarisation » des relations d’aide et de soin, ni suggérer que l’invocation de grands principes abstraits pourrait suffire à faire cesser les atteintes aux droits fondamentaux dont sont parfois victimes les personnes en difficulté cognitive. C’est, d’abord, insister sur les soutiens – familiaux, professionnels, bénévoles – dont les personnes malades ont absolument besoin pour garantir l’effectivité de leurs droits au quotidien. C’est, aussi, rappeler que les personnes malades restent, quoi qu’il arrive, des sujets humains, dont l’inaliénable dignité appelle un respect inconditionnel.

 
 

Programme

 
Ouverture
Emmanuel Hirsch, Directeur de Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France, professeur à l’Université Paris-Sud-Paris-Saclay
Joël Jaouen, Président de l’Association France Alzheimer
 
Introduction
Alzheimer et droits de l’Homme
Fabrice Gzil, Docteur en philosophie, responsable du soutien à la recherche et à l’innovation de terrain, Fondation Médéric Alzheimer
 
  1. Quels droits pour la personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer ?
Paul-Loup Weil Dubuc, Chercheur en éthique et en philosophie politique, Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France, Université Paris-Sud-Paris-Saclay
Benjamin Pitcho, Avocat à la Cour, maître de conférence en droit, Université Paris 8
Benoît Eyraud, Enseignant-chercheur en sciences sociales, (Université de Lyon, CNRS, EHESS), Initiateur de la démarche scientifique et citoyenne Confcap-capdroits : « Maladie d'Alzheimer : la difficile spécification des droits fondamentaux » 
Anne Saint-Laurent, Directrice de l’Action sociale, Agirc-Arrco
Magali Assor, Direction des ressources pour l'accompagnement, Association Les petits frères des pauvres
 
  1. Rendre effectifs les droits de la personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer 
Anne Caron-Déglise, Avocate générale à la Cour de cassation
Droits et devoir de recherche
Joël Ménard, Professeur émérite de santé publique
Kevin Charras, Docteur en psychologie environnementale, Chef du Pôle Living lab et Centre de formation, Fondation Médéric Alzheimer
L’architecture, vecteur des droits des personnes vulnérables
Paul Benhadira, Directeur des accueils de jour E. Kremsdorf et J. Weill, OSE  
Arielle Gondonneau , Ancienne pilote MAIA, lauréate du Prix master recherche 2018, Fondation Médéric Alzheimer
 
Conclusion
Catherine Ollivet, Présidente de France Alzheimer 93, présidente du Conseil d’orientation de l’Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France