3èmes Rencontres en région Grand âge, autonomie et innovation

Vendredi 20 septembre 2019 - 9h30-17h Salle de la Rotonde – 76640 Fauville-en-Caux

Publié le : 10 Juillet 2019

Ces 3ème Rencontres se situent au cœur de l’actualité nationale
À l’occasion de son discours devant le Parlement réuni en Congrès le 9 juillet 2018, le Président de la République a indiqué que la perte d’autonomie liée au vieillissement constituait à ses yeux « une nouvelle vulnérabilité sociale », « un nouveau risque », nécessitant une réforme ambitieuse de notre système de protection sociale.
Lors de la remise de ce rapport « Concertation Grand âge et autonomie » le 28 mars 2019, la ministre des Solidarités et de la Santé s’est exprimée en ces termes : « Nous aurons réussi la réforme du grand âge lorsque nous en aurons fait un moment privilégié, serein et apaisé (…), un moment qui ne se vivra plus dans la solitude. Un moment, en définitive, qui aura tout autant de prix que les autres. La vie vaut la peine d'être vécue jusqu'au bout » .
Le 18 juin 2019, le Premier ministre a lancé une mission sur « la place et l’image des aînés », sur « la place au sein de la société des 10 millions de Français de plus de 65 ans qui sont autonomes, mais aussi des 1,5 million qui ne le sont plus ».

Vendredi  20 septembre 2019 - 9h30-17h       
Salle de la Rotonde – 76640 Fauville-en-Caux

 

Inscriptions

 

 

Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Possibilité de repas sur place (PAF)
  
 
Comprendre les enjeux éthiques et sociétaux du lien dans l’accompagnement
En septembre 2017 nos rencontres ont eu pour thème : « Vivre la maladie d’Alzheimer au domicile et en EHPAD », en septembre 2018 : « Bien vieillir, un enjeu du vivre ensemble ». Cette année, notre rencontre régionale permettra d’approfondir « Le lien au cœur de l’accompagnement ». La vocation des professionnels du médico-social et du sanitaire est la relation, la rencontre, le partage. Qu’en est-il de ce lien essentiel dans la continuité d’un projet respectueux de l’autre, attentif à ses attentes et à ses besoins ? Comment penser et construire le lien, selon quels critères et avec quels objectifs ? Le lien nous lie, mais à quelles conditions, mobilisant quelles compétences et en fixant quelles limites ? Qu’en est-il de la créativité dans ce domaine, de ces nouvelles initiatives inventives de convivialités, de solidarités et de cette humanité indispensable à des pratiques dignes ? Comprendre les enjeux éthiques et sociétaux du lien dans l’accompagnement, c’est avoir envie de s’approprier dans ce domaine quelques savoirs indispensables et de partager les expériences. C’est le propos même de ces rencontres, ouvertes à tous : professionnels, membres d’associations, personnes concernées par l’engagement auprès de nos concitoyens du grand âge.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
 
 
Programme
 
Matinée
9h30-12h30
Ouverture
Agnès Firmin-Le Bodo, Députée de Seine-Maritime
Jean-Marc Vasse, Maire de Terres de Caux
Emmanuel Hirsch, Président de l’Espace éthique du grand âge
Sylvie Schrub, Directrice des EHPAD de Fauville-en-Caux et Grainville-la-Teinturière

Alexia Hauvillle, Directrice, ACOMAD

 
9h45 - Introduction
Une éthique du lien
Emmanuel Hirsch
Professeur d’éthique médicale, Université Paris-Saclay
 
10h - Conférence
L’exigence de reconnaissance et de respect
Fabrice Gzil
Philosophe, responsable des réseaux, Espace éthique de la région Île-de-France
 
10h40
  1. Établir un lien avec un professionnel
« Laisser entrer quelqu’un dans sa vie »
Laisser quelqu’un entrer dans sa vie lorsque la maladie apparait et qu’elle perturbe le projet de vie, les liens avec l’entourage. C’est accepter le professionnel qui tend la main, sur un temps donné pour reprendre la route et poursuivre son chemin dans la vie. C’est accorder sa confiance, se livrer, se laisser guider. Et quand vient le moment de se séparer, ne pas rester sur le bord du chemin mais saisir cette main de ce nouveau professionnel pour poursuivre vers un équilibre qui emmène sur la voie d’une vie où l’on doit composer avec la maladie.
 
Avec la participation de :
Julie Delhasse, psychologue, EHPAD Bouic-Manoury
Vincent Haslouin, ergothérapeute, Equipe Spécialisée Alzheimer, ACOMAD
Maria Vétu, Infirmière coordonnatrice de l’Offre de répit  « La Pause » EHPAD Bouic-Manoury
 
11h10
  1. Le lien jusqu’où ?
« Quelles limites mettre à l’engagement ? »
Être soignant, c’est porter un engagement : celui de prendre soin. Cet engagement professionnel est le reflet de la motivation et des raisons qui ont poussé le soignant vers l’accompagnement de l’autre. Mais cet engagement ne peut totalement se dissocier de celui de la personne humaine du soignant. Comment prendre conscience de ce lien d’engagement pour pouvoir le circonscrire et en déterminer les limites ?
Avec notamment la participation de :
Frédéric Bruy, psychologue de l’Offre de répit  « La Pause » EHPAD Bouic-Manoury
Des professionnels/les du SSIAD
 
11h40 - Échanges avec la salle

Modérateur, Docteur Jacques Brière, médecin gériatre, vice-président ACOMAD

 
Après-midi
 
13h45-17h
Liens, solidarités et responsabilités
« Innover et bâtir ensemble »
Présentée par :

Annie Devivie, gérontologue, directrice des formations Humanitude

  1. Diffusion du film « Une jeune fille de 90 ans »
Un documentaire de Valeria Bruni Tedeschi et Yann Coridian qui présente l’atelier de danse animé par Thierry Thieû Niang avec des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer à l’hôpital Charles Foix, AP-HP.
Thierry Thieû Niang
Chorégraphe (participation confirmée)
Discussion avec Thierry Thieû Niang, animée par Laurine Benasiak
 
  1. Présentation de réalisations innovantes de terrain
  • « Musique à toutes mains »
    La musique traverse les âges et les évènements de la vie, elle peut être utilisée comme médiateur de la prise en soin. Les différents ateliers mis en place permettront d’éveiller des souvenirs et ainsi leur procurer un sentiment d’identité propre.
    « La musique donne une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée et un essor à notre imagination. » Platon
    Avec la participation de :
    Mickaël Burey, musicien
    Maryline Souday, animatrice, EHPAD Bouic-Manoury
    Julie Delhasse, psychologue, EHPAD Bouic-Manoury
  • « Action intergénérationnelle autour du théâtre » : La tendresse
    Tisser le lien sur les 12 mois d’une action intergénérationnelle, vivre des moments d’échanges et d’émotions intenses, voir les sourires apparaitre sur les visages de ceux qui se pensaient inutiles ; en marge de la société, qui se découvre autrement à travers les yeux des enfants. Et vivre une aventure incroyable, monter sur scène, enfin….Vivre ! Et puis, plus rien…
    Le projet prend fin, l’innovation est saluée mais pas reconduite. Plus de temps, plus de financement. Le lien tissé se brise. Et le sentiment d’abandon et d’isolement revient, encore plus fort qu’auparavant car le gout de la vie reste, comme une trace de sel sur les lèvres. Et pour les professionnels, la culpabilité est là, et le doute… N’a-t-on pas faire pire, n’est-ce pas cruel de générer l’espoir puis de « lâcher la main », de briser le lien ?
    Avec la participation de :
    Hélène Emery, Chargée des relations avec les publics au théâtre Le Passage de Fécamp

    Astrid Vaillant-Lheureux, psychologue, bénévole, ACOMAD

 
Conclusion
Grand-témoin
Pierre Czernichow
Professeur honoraire de santé publique, président de la Fédération 3977contre la maltraitance des personnes âgées et adultes handicapés
 

Les 3èmes Rencontres en région « Grand âge, autonomie et innovation » au cœur de l’actualité nationale[1]
 
Lors de la remise de ce rapport « Concertation Grand âge et autonomie » le 28 mars 2019, la ministre des Solidarités et de la Santé s’est exprimée en ces termes :
« Nous n'avons pas encore su apporter à ce défi du vieillissement de la société (...) une réponse à la hauteur de l'enjeu et de nos responsabilités (...). Nous ressentons tous (...) l'urgence qu'il y a à répondre à la détresse de ceux qui perdent leur autonomie et aux inquiétudes de leurs proches ; (…) à accompagner et à soutenir les professionnels courageux et engagés qui consacrent leur vie à nos aînés vulnérables dans des conditions souvent difficiles voire pénibles ; (…) à libérer les personnes âgées du sentiment d'être un fardeau pour leurs proches ; (…) à ne plus condamner aucun de nos aînés à une solitude qui tue plus sûrement encore que le vieillissement du corps (...).
« Nous prendrons à bras le corps trois leviers de changement majeurs : la qualité des prises en charge et le renforcement de la prévention ; la baisse du reste à charge en établissement ; et la revalorisation des métiers du grand âge. (...) Nous aurons (…) une priorité commune (avec la politique du handicap) : la mise en œuvre d'une stratégie globale en faveur de la bientraitance des personnes les plus vulnérables, dans la continuité du rapport « Pour une action globale d’appui à la bientraitance dans l’aide à l’autonomie », remis le 24 janvier 2019.
« Nous aurons réussi la réforme du grand âge lorsque nous en aurons fait un moment privilégié, serein et apaisé (…), un moment qui ne se vivra plus dans la solitude. Un moment, en définitive, qui aura tout autant de prix que les autres. La vie vaut la peine d'être vécue jusqu'au bout » .
Le 18 juin 2019, le Premier ministre a lancé une mission sur « la place et l’image des aînés », sur « la place au sein de la société des 10 millions de Français de plus de 65 ans qui sont autonomes, mais aussi des 1,5 million qui ne le sont plus ». Faisant référence à l’avis du CCNE[2]. La lettre de mission souligne que : « les représentations sociales et culturelles du grand âge conduisent aujourd’hui à percevoir les aînés comme un poids pour notre société. Leurs capacités d’agir, d’échanger, de ressentir, de transmettre sont éclipsées par leur perte d’autonomie, entraînant invisibilité dans l’espace public et perte de citoyenneté ». Pour « donner du sens à cette longévité nouvelle que connaissent et que connaîtront (les Français), afin de faire changer le regard sur le vieillissement et ne plus le stigmatiser », il convient selon le Premier ministre de « travailler à une nouvelle représentation qui ne soit plus strictement sanitaire et médico-sociale ». Au cours de la première quinzaine d’octobre 2019, seront présentés «  un état des lieux de la situation des personnes âgées en France, de leur représentation et des discriminations dont elles souffrent, et (proposées) des actions de sensibilisation aux enjeux de dignité et de valorisation sociale de la personne âgée pour le grand public, pour les services publics, pour les médias ainsi que dans l’emploi et sur le marché du travail ».

Enfin, le 27 juin 2019, pour « restaurer l’attractivité des métiers du grand âge, en donnant une priorité à l’amélioration des conditions d’exercice », la ministre des Solidarités et de la Santé a lancé une mission de pilotage visant «  un plan de mobilisation nationale en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge ». Ce plan devra, notamment, « initier la nécessaire évolution des métiers et des compétences pour mieux répondre aux besoins des personnes âgées », « favoriser la mise en place d’organisations (…) favorables à la qualité de vie au travail des professionnels et donc à la qualité du service rendu ». Ce plan sera présenté le 15 octobre 2019, en amont de la présentation du projet de loi sur le grand âge et l’autonomie. Un premier temps de restitution, permettant de présenter les premières pistes déjà identifiées, aura lieu le 16 septembre 2019.

 
[1] Synthèse rédigée par Fabrice Gzil.
[2] Avis n°128. Enjeux éthiques du vieillissement