Premier regard porté sur le thème des Journées éthiques Maladies neuro-dégénératives
Par Anne-Lyse Chabert, Philosophe, membre du Conseil scientifique
« Tout lieu de vie requiert d’être « soigné », c’est-à-dire renouvelé, réparé, restauré, afin que cet environnement reste « vivable » et épanouissant pour l’individu qui y habite. Je salue au passage le thème « lieux de vie, lieux du soin » qui fait la part belle à l’incarnation du soin, donc à sa dimension de finitude qui en fait ressortir tout l’éclat. L’humain s’inscrit en effet dans la finitude, il s’inscrit dans un corps (il a besoin d’être alimenté et de boire régulièrement, de dormir, etc.) dans un temps et un espace finis. Il est soumis aux aléas de la douleur, du handicap, du vieillissement, de la maladie. Pour mener sa vie à bien, il est toujours tenaillé entre des extrêmes et doit faire des compromis en instaurant des priorités dans sa vie mais également accepter des renoncements (qui servent ses priorités, c’est cela qu’on oublie souvent).
Il ne faut pas cantonner le soin à une bulle qui serait trop timidement le simple endroit où l’individu habite. Le soin doit rayonner autour de la personne, surtout si elle est malade d’où le besoin de penser les interventions en termes politico-sociaux et économiques. Ce sont les liens entre les différents niveaux de « soins » et le caractère opérationnel de leur dialogue qui donne tout son éclat au monde du soin et le rend efficace.
Quand on a à faire à une personne en situation de handicap ou à une personne malade, cette thématique devient plus aiguë dans la mesure où ces interventions ne sont pas évidentes à projeter et à mettre en place. »
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